J’ai assisté en juin 2017 à une conférence animée par Olivier Torrès lors du Congrès régional des DCF Rhône Alpes. Olivier Torrès est Président de l’Observatoire AMAROK* qu’il a créé en 2009, Professeur à l’Université de Montpellier et Président de l’Association Internationale de Recherche en Entrepreneuriat et PME (AIREPME) . Son propos concernait la santé et les souffrances du dirigeant et les similitudes qu’il y voit avec le métier de commercial qui n’est pas un métier facile. Ces deux populations sont exposées à 4 facteurs :
  • Le stress
Même si le stress est souvent considéré comme un moteur par les personnes interrogées, il est scientifiquement prouvé que c’est un facteur pathogène. Cela signifie
qu’il « rend malade » notamment si l’exposition est longue et intense.
Il s’agit donc de ne pas confondre les pics de stress excitant et dynamisant avec un stress chronique.
  • La charge de travail
« Le travail c’est la santé » est une croyance qui a ses limites notamment si l’on est soumis à un rythme de 55h par semaine de manière durable. Les journées à rallonge parce qu’un trajet pour rencontrer un client n’est pas vraiment du temps effectif, les rapports de visites dans les chambres d’hôtel ou le weekend, les avions à l’aube pour les réunions au siège européen à 9h00 sont des contraintes que vivent au quotidien les commerciaux.
Les individus ne sont pas égaux devant l’endurance et n’ont pas tous le même capital énergie. A chacun d’être attentif à son niveau de fatigue.
« Le sommeil est un investissement en capital créativité et anticipation ».
  • L’incertitude du carnet de commandes
Entrepreneurs, dirigeants et commerciaux sont des postures où les individus sont au cœur de l’action et en première ligne de cette satanée commande dont dépend le chiffre d’affaires de l’entreprise.
Il n’y a jamais rien d’acquis,
prendre une commande n’est jamais aisé, conserver un client rarement une sinécure.
  • La solitude
« Avoir le nez dans le guidon » pour remplir sa tâche isole immanquablement. Cette solitude au quotidien est vue par les chercheurs comme
un mal endémique qui pèse sur la santé des dirigeants et des commerciaux.
Le rôle des manageurs, la présence d’une équipe ou des échanges réguliers avec un groupe de pairs peuvent être salvateurs. L’effet cumulé de ces quatre facteurs semble être la recette parfaite pour le burn out. Et pourtant la contre-hypothèse d’Olivier Torrès est que ces candidats au burn out tiennent pour la grande majorité leur cap car ils contre balancent ces 4 facteurs pathogènes par 4 facteurs « salutogènes » que sont :
  • le sentiment de maîtriser son destin (« Si je réussis je ne le dois qu’à moi-même »)
  • l’endurance (« Je tombe 7 fois et je me relève 7 fois »)
  • l’optimisme
  • la passion pour ce qu’ils font
CQFD. Capital’humainement vôtre. Vous avez aimé cet article ? Lire aussi :   *L’Observatoire Amarok est une association s’intéressant à la santé physique et mentale des travailleurs non-salariés (TNS) : dirigeants de PME, commerçants indépendants, professions libérales, artisans créé en 2009. Cet observatoire fédère une quinzaine de chercheurs qui étudient les liens entre la santé de l’entreprise et celle de son dirigeant.